Un vrai temps de chiens Réédition par POCKET-SF d'autopsie d'un sans-papiers, "Cette autopsie ne nous conduit pas seulement dans le pire du quotien des "poussières de quota du monde". L'auteur nous emmène plus loin... Par sa langue vivante et le rythme qu'il insuffle au texte, l'écrivain nous plonge dans un monde d'anticipation sociale en nous éclairant ... Dans cette histoire à la lecture jubilatoire, une question obsédante: où finit le rève, où commence la réalité ?" Disponible chez POCKET dans toutes les bonnes librairies à partir du 12 avril 2012. |
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La première critique de presse : Cette autopsie ne nous conduit pas seulement dans le pire du quotien des "poussières de quota du monde". L'auteur nous emmène plus loin. Ses personnages sont variés, leurs relations complexes et la tragédie de la situation cotoient la tendresse, l'amour et les rèves. Par sa langue vivante et le rythme qu'il insuffle au texte, l'écrivain nous plonge dans un monde d'anticipation sociale en nous éclairant sur un sujet qui est un des enjeux de notre "vivre ensemble universel". Dans cette histoire à la lecture jubilatoire, une question obsédante: où finit le rève, où commence la réalité ? Le courrier de l'Atlas, n°26, mai 2009 (premier magazine du Magreb, 30 000 abonnés) |
La première critique sur un blog littéraire : « Autopsie d’un sans-papiers » est un roman percutant, bouleversant. Entre anticipation et réalité, il nous dépeint ce que bien souvent nous nous refusons à voir, parce que finalement, c’est un peu gênant. [...]
Mais c’est aussi une magnifique histoire d’amour et de tendresse mêlées. Blog "Lily et ses livres", 30 avril 2009 |
Trois semaines de vacances en Bresse m'ont permis de lire un peu. J'avais lu les 30 premières pages du roman "Autopsie d'un sans papier" sur le site sanspap.fr. Je l'ai découvert grâce à Facebook où l'on peut devenir fan de RESF.
Cela permet de voir sur son mur aussi bien des articles de presse concernant les sans-papiers que des appels à signer des pétitions.
Après avoir été fan de RESF, on peut donner son avis et dire que l'on aime tel message, ou faire de la publicité. C'est ce qu'a fait Olivier Las Vergnas.
Le début du roman tient en haleine. J'ai attendu quelques semaines et le moment de faire ma valise pour acheter le roman.
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J'ai lu ce roman particulier avec l'impression étrange d'être dans le film "Mad Max" et je pense que c'est une vertu! En effet, comment partager la vie, l'angoisse, de personnes "sans papier" ? En vivant avec eux terrés dans une cache improbable, la peur au ventre et pourtant des rêves... d'amour partagé, de liberté, de famille retrouvée. Le jeune héros : Sirwan, nous plonge dans sa tête et nous courrons avec lui, nous aimons Samira avec lui, nous cherchons des solutions, des assemblages, des réponses et quelques étoiles pour se rappeler le Kurdistan... Pays aimé, pays perdu ! Merci à l'auteur d'avoir fait de ces "sans voix" des "Roméo et Juliette" d'aujourd'hui. D'avoir donné chair et âme à ceux qui ont droit le plus souvent à des sujets TV brefs et déshumanisés.... Penda Traoré (France Télévision), septembre 2009 |
Un pur plaisir de lecture… Malgré la noirceur de l’univers dépeint, la beauté des personnages, la magie des sentiments qui les animent et qui les garde pleins d’espoirs font que l’on est animée d’une tendresse indéfectible pour eux… Cette histoire originale vous tient en haleine jusqu’à la dernière page… A lire et à faire découvrir absolument ! |
Je l’ai lu !!! « Les nuages lacrymogènes s’évanouissent déjà. » Certes, de nombreux préjugés au premier abord, concernant le sujet en rendait la lecture incertaine, j’en restai même perplexe, hésitant…Comme un vague ras le bol concernant un sujet de société plus que médiatisé, archi-blogguer, ajouté à ce scepticisme devant tout apitoiement et angélisme de façade, un débat d’actualité qui me fatigue pour tout dire…Un non-débat archi rabattus même…, un discours cadenassé, bâillonné et hautement glissant, explosif, bref être bien chaussé…la politique, j’ai oublié !!! Mais un roman avec un bel envoi qui griffe la première page !!!Voila une invitation à la lecture et à la réflexion. Voila autre chose entre mes mains, j’ouvre et la réalité et son consensus en est tellement silencieux aujourd’hui que ça empeste à plein nez en surface, encore plus que dans le cloaque de Samira et Sirwan, ces poussières de quota du monde... Sauf que là où certains ne parlent que de bruits et d’odeurs, toujours bien beurrés sur nos écrans quotidiens et en toute colonnes, faut dire qu’ils connaissent bien le sujet dans tout ses sombres recoins, du travail d’orfèvre chirurgical ma foi. J’avoue que la lecture de ce roman par contre m’a procuré une bouffée d’air frais, quel beau vice (encore) impuni que la lecture. Alors pour en revenir à ce roman, je dirai qu’il a simplement porté mon regard en sous-sol, sous un disque en fonte, cette bouche d’égout car c’est sûrement en dessous que se trouve aussi la France de demain, et ses germes futurs. Ce disque dur qui n’est pas encore bien scellé mais juste encore obstruée est à nouveau cerné de bottes bien sombres. Tes lignes m’ont parlé, et y’a qu’un roman qui pouvait le faire. Le lire c’est déjà un peu faire glisser et soulever ce couvercle. La littérature a cet avantage de garder en germe les particules d’humanité, toutes ces poussières sans noms pour plus tard, et pour un roman de science fiction, je me satisfais de l’avoir parcouru bien avant d’être personnellement totalement régularisé …puis « de vivre d’expédients et de sursis… ».
Article de Jean LucSpagnol "Paris nous appartient" @ |
Intrigue et réflexion sociale au rendez vous.. Carole Ecoffet, juillet 2009 |
Résumé de l'Histoire : Revue en ligne Fantastinet @ |
"Autopsie d'un sans-papier" : au premier abord, un roman âpre, sombre, sans concession, sur la condition des sans-paps. Puis l'anticipation nous surprends, les trafics nous déroutent, le suspens nous saisi, les étoiles nous emportent, puis finalement l'émotion... Un roman très fort, à lire pour percevoir ce qui se joue dans l'ombre, si près de nous. Chloé Richard, aout 2009 (via facebook) |
Le titre dès l’abord m’a questionnée, la première page de couverture est sans complaisance, pas souriante du tout, à quoi s’attendre ? Sirwan et Samira sont sans-papiers, la situation qui leur est imposée leur vole leur liberté, et les place sous la coupe d‘Otto, personnage trouble et inquiétant. Ce qui est dit de chacun d’eux retient l’attention et nous les rend proches et sensibles. Au cœur de l‘histoire, le sentiment très fort qui lie Sirwan et Samira, souvent exprimé d’une façon touchante par Sirwan, donne à nos deux héros l’énergie de se battre. Dans ce présent aride d‘où la poésie n‘est pas absente, un accident les met en péril et l’étau se referme. L’obstination et le courage de Samira, l’intelligence de Sirwan, l’efficacité de Bono, étrange personnage si touchant qu’on veut bien y croire, et la solidarité des compagnons d’infortune de Sirwan laissent un peu espérer …un possible avenir. Le livre oscille entre un réalisme noir et presque documentaire, une histoire sentimentale et des anticipations policières terrifiantes, telles les utilisations de ces chiens-robots et de ces puces électroniques. Il se lit aisément, le récit s’inscrit dans une chronologie précise et un huis-clos dramatique, le montage de l‘histoire est subtil et ce n‘est qu‘à la toute fin que l’on comprend les mobiles du mystérieux Otto. Otto dit : « Facile de dire qu’il y a des règles et que le rôle des forces de l’ordre est de les faire respecter. On peut arriver à y croire quand on regarde les choses sous un angle collectif, quantitatif. Difficile quand il s’agit d’un individu, une personne identifiée… » C’est aussi ce que fait l’auteur quand il nous donne à suivre la vie difficile de Samira et Sirwan, à faire face à cette réalité brutale que nous préférons généralement ignorer. « Poussière » est un mot banal, « quota » a été rendu odieux mais la réunion de ces deux mots est une trouvaille et un assemblage poétique, curieux !! Merci. Jacqueline Burger, aout 2009, http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/20764 |
Je suis attentive à la sortie de nouveaux auteurs car c'est par eux que l'on hume notre époque. J'ai été séduite par l'écriture d’ Olivier Las Vergnas, dès Romanesque que j'avais dévoré d'une traite, nuitée comprise ! Claudette. mars 2009 |
Entre le meilleur et le pire des mondes, entre Wells et Orwell, il y à la place pour Grigny II et Dravail. Mais Olivier Las Vergnas met le curseur de l’innovation sur le pire au quotidien. Jean-Claude. mars 2009 |
Un univers stupéfiant auquel on ne s'attend pas du tout. Une histoire inclassable, magique, poignante qui nous tient en haleine du début à la fin. Je m'attendais à une histoire somme tout ordinaire de sans-papier, avec bien sûr toute la détresse qu'elle implique mais le livre d'OLV nous entraîne dans un monde incroyable et inconnu qui nous laisse haletant et qui nous interroge ! Mais où commence la réalité ? Du jamais lu, à découvrir absolument ! Danièle, avril 2009 |
A travers d’une «histoire de fiction » prenante, on reçoit la réalité en pleine face. OLV nous amène, habilement, pas à pas à une auto autopsie … Maintenant à nous « d’écrire » la société dans laquelle on veut vivre !!! Carola, avril 2009 |
Heureusement, ce n'est pas de la science-fiction !... car si c'en était, ce serait vraiment ignoble d'imaginer des faits pareils dans notre bonne société. Le sort fait aux sans-papiers, les centres de rétention, la traque et les rafles (même si ce dernier mot est aujourd'hui "interdit d'utilisation" par ceux-là même qui les soutiennent), la SDFisation forcée d'une large part de la population de cette bonne société, l'ambiance un peu schizo de la banlieue essonnienne (entre zones pavillonnaires douillettes d'un côté, et cités en déshérence, squatts et campements de gitans de l'autre), ... tout cela est tellement vrai ! c'est mon quotidien, c'est ce que je croise chaque jour, c'est là que j'ai grandi et vécu. Alors lorsqu'un auteur talentueux s'empare de ce monde oublié, c'est comme un soulagement. Et on se prend à espérer que ce sera comme une grande claque qui réveillera chacun des lecteurs, chacune des lectrices de ce livre en béton brut. Indispensable. Brigitte, avril 2009 |
J'ose le dire, j'ai abordé ce livre avec l'a-priori de l'éternel documentaire sur la situation des sans papiers dans notre ère actuelle...... et j'ai pris une claque...... Sylvie, avril 2009 |
Ce livre m'a à la fois étonné et épaté. Le titre ne m'aurait pas spontanément emballé. Non contente d'être exploitée par le système, cette "sous-population" l'est maintenent par la presse, la télévision et le cinéma. Et je suis passé de de l'étonnement à l'approbation chaleureuse. Dans un style très construit, avec une écriture moderne, alliéée à une scénarisation réussie [OLV fait] preuve d'une imagination remarquable et d'une vision d'anticipation tout à fait crédible. Bien sûr, j'ai aimé les clins d'oeils aux Kurdes, [....] la référence permanente à [...] et à toutes ses possibilités de développement et dévoiements, la fréquente évocation du du ciel et des astres [rimant] avec liberté. Mais cette plongée dans un monde que souvent l'on refuse de voir, est vraiment impressionnante. Sans misérabilisme, mais sans consession, apparaissent, en filigrane, les travers actuels de notre société et ses prolongements à venir. Je ne regrette pas les quelques heures consacrées à cette lecture. Plus qu'un simple roman, c'est aussi une source de reflexion sur les dérives actuelles de notre société. Le pessimisme qui s'en dégage m'a fait penser à celui de CormacMc Carthy dans "La route" et cette interrogation finale sur la vie... [...] Resect et admiration. Jean Pierre L. avril 2009 |
Poussières d’étoiles sur un ciel d’encre Avec Autopsie d’un sans-papiers, Olivier Las Vergnas livre à ses lecteurs un deuxième roman, publié au Passager Clandestin, comme le premier, Romanesque 2.0, il y a deux ans. Entre temps, Le Passager Clandestin a vu son catalogue s’enrichir et met aujourd’hui à la disposition du public des ouvrages appartenant à des genres variés (romans, essais, photographie…) et revient aussi sur la littérature politique passée en en rééditant certains textes. Autopsie d’un sans-papiers est, pour moi, une suite de Romanesque 2.0. On y retrouve l’ambiance tendue d’une action qui se déploie en un temps très court, les effets de suspense, les thématiques abordées dans le texte précédent : problèmes sociaux, génie informatique, amours qui se heurtent à l’âpreté d’un monde sans merci. Mais Las Vergnas va ici plus loin. Il me semble pousser les paramètres thématiques et stylistiques jusqu’à placer le lecteur face à une œuvre marquée d’incandescence et d’étrangeté. Autopsie d’un sans-papiers est marqué d’étrangeté, en ce que l’auteur joue de contrastes multiples qui ébranlent le lecteur. Contraste entre réel et virtuel : le personnage principal est un as de l’informatique, au point de laisser le lecteur profane pantois devant tant de virtuosité ; mais il est aussi pétri de souffrances après un passé de malheur, plongé dans un présent qui l’écrase et face à un avenir obscur. Et les sentiments qu’il éprouve pour l’héroïne semblent souvent autant un fardeau qu’un soutien.Contraste entre vie et mort. Le héros vit en effet entouré de personnages dont la qualité d’êtres vivants est toujours incertaine, tout comme leur rapport au bien et au mal. Et l’auteur de mêler indissociablement ces éléments contrastés, de sorte, finalement, qu’il m’est arrivé de m’interroger en cours de lecture sur la nature de ce que je lisais. Certes, vouloir à tout prix faire entrer un roman dans une catégorie est discutable et préjudiciable à la perception de son originalité. Et original, Autopsie d’un sans-papier l’est pour moi jusqu’à l’étrange. J’évoquais plus haut les points qui rapprochent ce roman du précédent roman d’Olivier Las Vergnas. Il en est encore un qui m’a permis de me retrouver en terrain familier : le pessimisme de l’auteur, qui a écrit avec Autopsie un texte encore plus noir que Romanesque. Un texte dans lequel les sentiments humains ont la tonalité du désespoir ou du souvenir. Un texte dans lequel, dans un monde où la compassion n’a guère de place, le héros, l’héroïne et leur fidèle compagne anthropoïde ne semblent que poussières d’étoiles sur un ciel d‘encre. Lin L. |
C'est souvent un coup de coeur qui est à l'origine d'une vocation. C'est le cas en science - en astronomie par exemple quand un adolescent découvre pour la première fois les anneaux de Saturne dans une lunette - mais aussi en littérature, en peinture, en musique... A chaque fois qu'une corde sensible est touchée par un mot, une couleur ou un son. Quand j'ai entamé la lecture des premières pages de Autopsie d'un sans-papiers, je ne savais guère ce qui m'attendait. La rencontre avec ce livre était d'abord celle de son auteur, galaxie a lui tout seul d'idées et de projets que je partage. Mais les "sans papiers" ? Et cette couverture brisée par les barreaux, écrasée par les bottes policières... ? J'avoue que j'ai hésité, le poids du monde actuel m'incitant plus à lire de la fantasy et de la fiction que de m'en remettre une couche de "réel". On ne choisit pas de fréquenter le ciel sans raisons profondes... Bref, si j'estime toujours aujourd'hui que ce livre ne méritait pas ce titre, j'ai fait une vraie découverte ! Celle d'un monde probable, dans lequel se joue la confrontation extrême des paradoxes de l'humanité. D'un côté, sa logique technologique, qui mime le vivant et simule ses modes d'actions. De l'autre, la plus simple expression de la vie quand elle se trouve réduite à sa survie, et poussée aux tréfonds des ressources de l'humain. J'ai beaucoup pensé au débat actuel souvent présenté sous la thématique "Humain/Post humain". Sous-entendu, qui succédera à l'humanité ? Se mariera-t-il intimement avec sa technologie ? Son "même", selon l'expression de Richard Dawkins, prendra-t-il le pouvoir sur son gène pour le propulser plus loin encore dans son aventure sur Terre ? La proximité des hommes et des robots, et plus tard la découverte de leur existence "réelle" dans les laboratoires, ne pouvait que m'inciter à faire le pont. Mais que vaudrait un roman sans une histoire ? Et une histoire sans personnages forts, sans suspens, coups de coeurs et étonnements ? J'ai lu Autopsie d'un sans-papiers dans les pires conditions ; celles des transports parisiens aux heures de pointe. Au dernier chapitre, à la fin de la lettre d'Otto, je me suis retrouvé à Gentilly. J'avais zappé ma station et me dirigeait plein sud vers Orly ! Un message subliminal... Pas de doute, ce livre est un hameçon ! Alain Cirou, 30 avril 2009 |
Je viens de finir ce roman, surprenant, écrit sous la forme d'un journal, pas de la SF, trop réel pour ça, plutôt une projection sociale que l'on se prend en pleine poire. Annie V., 7 mai 2009 |
J'ai fini "Autopsie d'un sans-papiers". J'aime pas trop lire des romans, donc mon avis doit être plutôt objectif :) Bon, ben voilà : Style impeccable. Vif, prenant d'un bout à l'autre. Scénario au millimètre. Histoire, a priori banale de nos jours, transformée par une imagination fertile... Bref je ne me suis pas ennuyé un instant. Tagor L., 15 mai 2009 |
Autant le dire tout de suite, Autopsie d'un sans-papiers n'est pas, malgré son titre, un essai documentaire ni même un roman réaliste. Si Olivier Las Vergnas nous plonge dans l'univers d'un sans-papier, il le fait avec beaucoup d'imagination dans ce roman d'anticipation, qui s'il n'est pas réel, n'en laisse pas moins deviner les conditions de vie de ces personnes traquées pour être renvoyées dans leur pays. Sirwan est un jeune kurde. Depuis son arrivée en France, il a été pris en charge par Otto, un vétérinaire qui le cache dans un sous-sol de l'Essonne et l'exploite. Avec lui habite Samira, sa petite amie, elle aussi sans-papiers mais originaire d'Afrique, qui est venue avec Bono, un singe. Mais lorsque Samira se fait mordre la jambe par un des chiens-robot confectionnés par Sirwan, la clandestinité doit être brisée, au risque de se faire prendre, car c'est la vie de Samira qui est en jeu. Mais l'influence de Otto, l'univers hostile qui les entoure, les risques de rafle et l'ombre de Gladiator, le chien-robot quasi indestructible qui erre dans la campagne environnante, font que cette sortie ne sera pas une partie de plaisir. Je suis entré dans ce roman avec une idée préconçue, et fausse, de ce qu'il contenait. Alors que je m'attendais à découvrir un roman sur la vie d'un sans-papiers, basé sur des faits réel, j'y ai découvert une véritable fiction, avec un univers propre, et des péripéties à l'avenant. Ce n'est pas pour autant que Autopsie d'un sans-papiers est dénué de faits réels. Ainsi, une partie du roman est consacrée à l'enfermement d'un des héros dans un centre de rétention, avec description des conditions d'enfermement déplorables. Mais là n'est pas l'essentiel. En effet, ce qui est frappant dans cet ouvrage, c'est l'impression de terreur, d'urgence que ressent constamment Sirwan, et le lecteur avec lui. A aucun moment il n'est en repos, soit parce qu'il faut sauver Sam dont la blessure est loin d'être anodine, soit parce que des éléments extérieurs, jamais bien identifiés, menacent l'existence des clandestins, sur le point d'être découverts. La vie dans le box, sans lumière mais avec quelques moyens de communication, est totalement liée à ce qui va pouvoir venir de l'extérieur, que ce soit en termes de soins ou de nourriture. Il faut dire que la forme de ce roman implique une empathie pour Sirwan. Rédigé sous forme de journal, tenu très régulièrement (plusieurs fois par jours), le lecteur n'en sait jamais plus que ce découvre Sirwan. Les bruits que Sirwan entend, les hypothèses qu'il fait, sont pour le lecteur les seuls éléments qu'il a pour se situer dans le récit. Les révélations finales permettent de donner une cohérence et une pertinence aux différents éléments disséminés dans le récit et qui longtemps sans explications. Le choix d'installer cette intrigue dans un futur plus ou moins proche apporte un plus indéniable au roman. Ainsi, les gouvernements successifs, pour lutter contre l'insécurité, ont décidé de construire des centrales permettant d'éclairer les villes comme en plein jour. Le thème des chiens-robot, qui ont remplacé les vrais chiens qui ont tous été supprimés, est un autre élément de cette plongée dans un monde fictif. Mais certains éléments entrent en résonnance avec des faits actuels : l'immigration et ses réseaux, les gitans comme les sans-papiers qui restent les cibles privilégiés des forces de l'ordre, auteurs de descentes au petit matin dans les cités. L'ouverture du récit, lorsqu'Otto intimide Sirwan en lui présentant de loin les descentes, est très saisissant (extrait ci-dessous). Otto est d'ailleurs un personnage important de ce récit, puisque son rôle, jamais clairement défini, est primordial dans la résolution de l'intrigue. Autopsie d'un sans-papier est donc un roman d'anticipation intéressant, qui aborde un sujet malheureusement actuel mais en fait un vrai traitement romanesque. Seul petit bémol, mais qui s'adresse plus à l'éditeur : la quatrième de couverture et la couverture ne laissent jamais penser que ce roman contient une grande part d'anticipation, ce qui est regrettable mais doit pouvoir s'expliquer d'un point de vue marchand (puisque je suis moi-même allé vers ce roman pour les éléments cités, mais ait découvert une œuvre différente, et non moins intéressante !). Yohan sur Biblioblog, janvier 2010 http://www.biblioblog.fr/post/2010/01/21/Autopsie-d-un-sans-papiers-Olivier-Las-Vergnas |
Ce bouquin peut être catalogué dans ce qu’il est convenu d’appeler l’anticipation sociale, une forme de SF qui imagine un avenir proche et qui s’intéresse surtout à la société. Avec un tel titre on pouvait s’attendre à un manifeste militant avec les références historiques de toutes les horreurs subies par les exilés du monde entier qui viennent échouer dans nos contrées riches et prétendument attentives aux droits de l’homme. Pas du tout, c’est un roman, une histoire qui se passe en banlieue parisienne dans quelques années ou de nos jours dans une France légèrement parachronique.C’est le journal d’un jeune Kurde surdoué en robotique qui se cache dans une cave aménagée avec une Africaine, une chimpanzé et trois chiens de combat. Le livre démarre avec l’attaque d’un des molosses sur la jeune femme. La morsure s’infecte et l’angoisse monte. Mais les choses ne sont pas vraiment ce que vous croyez. Bien écrit, ce bouquin n’est pas avare en surprises et en développements inattendus. Il s’agit bien sûr de dénoncer la condition inhumaine des sanspaps et la façon dont on profite de leur extrême fragilité mais c’est surtout un thriller et une histoire d’amour avec de l’action, de l’émotion, des rebondissements et des morceaux de poésie. C’est atypique et sympathique et la passion de l’auteur pour l’astronomie transparaît au détour des pages, même dans un endroit où on ne voit pas le ciel. Merci Olivier. Henri Bademoude sur "Délices & daubes", janvier 2010 |
Bonnes feuilles : Autopsie d'un sans-papier. Illégal : "On ne naît pas sans-papiers. On le devient." Ainsi débute cette fiction (qui pourrait être une histoire vraie) en référence à la célèbre sentence de Simone de Beauvoir ("on ne naît pas femme, on le devient") reprise en 2004 par le philopsophe français Jean-Louis Sagot-Duvauroux sous le titre: On ne naît pas Noir, on le devient. "Au fait", premier quotien gratuit du Maroc (209 000 lecteurs physiques par jour), 22 mai 2009 |
L'avis du premier vrai lecteur : J'ai terminé ma lecture à 11h du matin (il y a un quart d'heure) et je ne l'ai donc pas lu d'une traite comme je l'envisageais hier soir. De fait hier soir à 11h.pm j'en étais à peu près à la moitié lorsque tu m'a asséné - à distance - un premier coup sévère en me révélant que [...] ! Là j'ai décidé de me couler dans le sommeil - alors que je m'endors à peu près jamais avant minuit - pour ne pas t'en vouloir ! En effet j'ai développé une sorte de prévention sans doute artificielle contre la (science) fiction sur l'argument douteux que c'est une trop grande liberté littéraire. A vrai dire je ne lis plus non plus les autres romans ! Hier soir j'avais le sentiment que tu m'avais un peu mené en bateau avec une histoire à laquelle j'avais jusque là adhéré quasiment au premier degré; ... or c'était de la (science-)fiction ! J'ai bien dormi et me suis réveillé avant 7h et repris ma lecture à 8h, cette fois prévenu ! Alors de fait je me suis laissé re-captiver par ton histoire. J'ai en quelque sorte avalé mon mouchoir en admettant que [...]. Pour ma part, je viens de loin. Comme tu vois, tu m'as séduit, par effraction en quelque sorte puisqu'avec ta date de 2011 si proche tu ne laissais guère le temps pour envisager comme possible la performance de Pierre. En bref, oui ton roman tient la route puisqu'il m'a ému et parfois troublé, et que j'étais un des pires cobayes possibles. Patrick F. mars 2009. |
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